Love MeaTender

Retour sur la projection du 13 novembre 2013
mardi 19 novembre 2013
par  Fred
popularité : 53%

Cette projection se place dans le cadre du festival international Alimenterre.
Après la projection du film-documentaire intitulé "Love Meatender" du réalisateur belge Manu Coeman, un échange a eu lieu avec des élèves en formation élevage, petite enfance et service à la personne et territoires de la MFR d’Argentan.

PREMIERES IMPRESSIONS FACE AU CHIFFES RESSORTIS

- 1950 - 20kg de viande /hab/an - 2,5 milliards d’habitants
- 2010 - 52kg de viande /hab/an - 7 milliards d’habitants
- 2050 - 90kg de viande /hab/an - 9 milliards d’habitants

- 1kg de viande rouge = 15000 litres d’eau

- 5kg de céréales pour 1 kg de viande rouge

- 200 euros au kilo => le prix de la viande si on y réintroduit les coûts ’cachés’ comme la pollution, santé, ...

- Part de l’alimentation dans le budget familial :

1960 - 80% ...........

2010 - 15 à 20 %

Face à ces chiffres la réaction a été pour certains de voir ces évolutions comme immuables : "c’est comme ça"

PROBLEMATIQUES RESSORTIES DU FILM PENDANT CET ÉCHANGE CONCERNANT CETTE HAUSSE DE CONSOMMATION DE VIANDE

- AGRICULTURE INDUSTRIELLE : - Changement du type d’agriculture allant vers une agriculture industrielle (PLUS DE hors-sol, d’antibiotiques, de Maïs-Soja, d’importation de nourriture, de km parcourus pour la nourriture, de monoculture et de spécialisation, grandes exploitations, d’intrants, de concentration animale, d’épidémies ;
MOINS de fourrage/herbage au profit du couple Maïs-Soja, de revenus à l’hectare, autonomie,... ).

- ENERGIE : - Hausse de la consommation d’énergie (Exploitation de plus de surface par des machines - Transport de nourriture venant d’autres continents - Production d’engrais - Chaine du froid, ...).

- CLIMAT : - Déforestation - Production de méthane chez les bovins très importante causée par le régime Maïs-Soja - Le GIEC estimant à 19% la part des GES (Gaz à Effet de Serre) liés à l’activité élevage.

- SANTE : - Hausse de l’obésité et des maladies cardio-vasculaires - Un terrain plus propice à certains cancers - Conditions plus propices à l’explosion d’épidémies.

- ETHIQUE / CONDITIONS DE VIE DES ANIMAUX : - Des conditions de plus en plusterribles.

- EAU - Forte consommation d’eau pour les animaux dans un élevage hors-sol - Forte consommation d’eau, engrais et pesticides pour la nouvelle ration alimentaire à base de Maïs - Augmentation plus forte et concentrée de la pollution des eaux (en particulier par la surproduction de lisier dans l’élevage hors-sol).

- PAUVRETE/FAIM/PARTAGE : - Confiscation de terre pour l’élevage industriel au détriment de la culture vivrière de petite échelle - Hausse des prix dans les pays du sud par les subvention à la viande et à l’exportation.

SOLUTIONS ENVISAGEES PAR LES PARTICIPANTS OU LE DOCUMENTAIRE :

SOLUTION A - MANGER MOINS DE VIANDE : très logiquement des participants ont évoqué la baisse de la consommation de viande.
Questionné plus en avant sur le comment, une personne s’est présentée comme végétarienne sans pouvoir expliciter plus en détails les différences qu’induit ce régime alimentaire (en particulier pour éviter toute carence).

A ce propos il a été évoqué le couple LEGUMINEUSES-CEREALES. Peu semblaient connaitre le terme ’Légumineuses’ et la diversité qu’il représente, ni les qualités qui lui sont associées. Le terme ’Légume sec’ était connu de certains. Nous avons essayé de faire la liste de ces légumineuses et seuls pois chiches, lentilles et flageolets ont été cités. Les intervenants ont compléter brièvement la liste (pois cassés, haricots coco ou Azukis ou rouges ou verts ou lingots, lentilles corail et autres variétés, fenugrec, luzerne, lupin, soja, fèves, petits pois)

Nous n’avons pas développé toutes ces qualités ni les autres solutions alimentaires pour remplacer la viande. Toutefois il a été rappelé qu’il y a en général plus de protéines dans les légumineuses que dans la viande, qu’elles sont plus assimilables, qu’il faut 5 à 10 fois moins de surface et d’énergie pour produire ces protéines, que ce type de culture est aussi fixateur d’azote et fournit un paillage possible pour nourrir la vie du sol.

Très brièvement il a été rappelé que parmi les 8 AAE (Acides Aminées Essentiels) que nous recherchons dans la nourriture, seuls 2 manquent dans les légumineuses et 1 manque dans les céréales mais que l’association des deux éléments (Légumineuses-Céréales) fait que les 8 AAE sont présents avec un surplus de disponibilité et digérabilité de 30%.

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SOLUTION B - REFUSER CE TYPE DE PRODUCTION DE VIANDE : Cette solution est venue moins clairement. Il a été évoqué dans le film la solution du choix du consommateur via une agriculture certifiée biologique et vers des petites structures. Les organisateurs ont présenté par l’intermédiaire de Pascal SAUVAGE, éleveur à LA COURBE (61), un exemple concret de petite production en Agriculture Biologique utilisant la vente directe et les circuits courts dont les AMAP pour la vente. Il s’agit d’un polyélevage de cochons, 20 vaches à l’année en extérieur et de jus de pomme. Les petits sont élevés dans les champs. La nourriture est produite sur l’exploitation. Les cochons ont un espace vital important sur paille qui fait que leur déjections sont compostées. La vente allie vente directe à la ferme, la vente en petits points de vente locaux et via l’AMAP d’Argentan ainsi que celle des Rotours. Conformément au cahier des charges de l’Agriculture Biologique, la fertilisation des sols est à base de ces fumiers et composts, l’usage des antibiotiques est très stricte et limité, la surface par animal est importante, l’abattage des animaux est tardif, ...

Pascal Sauvage a rappelé tout de même qu’un système de production comme un système de consommation biologique qui se fournirait loin (voire très loin comme indiqué dans le documentaire ; soja d’Amérique du sud, ...) n’aurait pas de sens.

Il est donc ressorti de cette présentation que ce type de structure et d’agriculture permet d’aborder beaucoup de problématiques soulevées dans le documentaire.

Le principe des AMAP a été présenté : en plus de la volonté de soutien aux agriculteurs via la vente directe, la régularité des commandes, le paiement à l’avance, les AMAP permettent un lien avec le producteur, avec la ferme et une transparence et un prix d’achat équitable. Il a été rappelé que les AMAP (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne) ne soutiennent pas seulement des agriculteurs certifiés AB, mais un type d’agriculture de petite taille et allant vers le respect de la terre et des hommes dans toutes leurs dimensions.

Brièvement, il a été mentionné en exemple le code inscrit sur les oeufs permettant de s’informer entre autre sur le mode d’élevage des poules ayant produit ces œufs (0, 1, 2, 3) Voir ces liens pour plus d’informations. OEUFS

En toute fin d’échange, nous avons eu l’intervention imprévue de deux personnes se présentant comme invitées et qui étaient assis dans la salle. Il s’agissait d’un représentant Cirviande Thomas Thiérry et d’un représentant la FDSEA Marc Rogereau. Malgré la surprise de cette intervention (cette projection se déroulant dans un cadre privé sous l’organisation et la responsabilité de la MFR et de l’association Bio Sur Orne) la parole a été laissée à ces deux personnes.

Cela a permis d’ajouter la précision évidente que toutes les exploitations n’ont pas les mêmes conditions d’élevages et le même degré de problématique que ceux montrés dans le documentaire qui à des fins didactiques regroupait toutes les problématiques et enjeux (sans préciser qu’elles étaient toutes présentes à chaque fois).

Les intervenants et organisateurs de la projection ont rappelé que le documentaire n’attaque pas l’élevage et encore moins les éleveurs. Il dresse un bilan des problématiques liées à la hausse très importante de la consommation de viande et en particulier le basculement vers un système d’élevage de plus en plus industriel.

Il a été rappelé que parmi les moyens les plus efficaces de faire face à ces problématiques incontestables, on trouve en première position la baisse conséquente de la consommation de viande par habitant, et le choix du consommateur du type d’élevage de la viande qu’il consommerait encore.

Il a donc été rappelé qu’il est tout d’abord possible de réduire la fréquence de consommation et la quantité de viande par repas ; et que les carences en protéines qu’occasionneraient une grande baisse de consommation de viande seraient plus que supplées par la consommation de légumineuses et de céréales.

Mais aussi qu’il est possible pour le consommateur de choisir la provenance et le type de production via des labels, des indications ou des circuits de consommation différents (exemples développés : AMAP et achat à la ferme).


Brèves

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