Marche pour la souveraineté alimentaire

Réforme de la Politique Agricole Commune
dimanche 9 septembre 2012
par  Béatrice
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Marche pour la souveraineté alimentaire

Good Food March est une mobilisation qui a pour objectif de porter à Bruxelles les revendications d’environ 70 organisations environnementalistes, de solidarité & agricoles concernant la réforme à venir de la Politique Agricole Commune (PAC).
Paysans, citoyens et jeunes de toute l’Europe se rassemblent pour faire entendre leur voix.

En France, la confédération paysanne a décidé d’être un moteur de cette manifestation et coordonne au niveau national les différentes mobilisations.

Pourquoi cette marche ?

L’agriculture française perd 25% de ses paysans tous les 10ans anéantissant la vie économique et la vitalité des territoires.

L’Orne n’échappe pas à cette réalité.

Le non plafonnement des aides PAC encourage l’agrandissement et l’enchérissement du foncier. L’assouplissement du contrôle des structures et les difficultés à faire respecter ces décisions pénalisent l’installation.

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Dans l’Orne, le passage de « Good Food March » aura lieu le 11 septembre sur l’exploitation d’André Lerat dont le fils éprouve toutes les difficultés à s’installer à cause de ces dérives. (Rdz vs 11h chez M. Lerat, La Mouchardière,61170 Saint Julien sur Sarthe) - voir plan dans le document joint

Conférence de citoyens

Dans le cadre de la réforme de la Pac, un questionnaire est proposé afin que chaque citoyen européen puisse donner son avis sur l’avenir de l’agriculture : rendez-vous sur le lien suivant : http://www.food4.eu/fr/have_your_say/quest.html !

On notera tout de même que les questions ainsi que les réponses de ce questionnaire sont parfois très orientées ou trop restrictives. Il est à craindre que les réponses qui en résulteront (et donc les conclusions qui en seront tirées) ne reflèteront pas totalement l’avis des citoyens qui auront pris le temps de le remplir :
- par exemple, à la première question, qui consiste à classer par ordre d’importance 8 propositions, aucune ne traite de l’importance d’une production agricole locale.
Pourtant, s’il y avait un choix à mettre en avant pour l’avenir de l’agriculture, ce serait d’abord la relocalisation de la production alimentaire ! Chaque citoyen qui répondra à ce questionnaire pourra toujours mettre en premier choix qu’il souhaite "une production durable", "une qualité alimentaire" ou encore "un choix plus varié de produits organiques". Mais jamais il ne pourra indiquer qu’il veut pouvoir consommer des produits locaux. Puisque cette réponse n’est même pas proposée, elle ne pourra jamais apparaître dans les résultats de l’enquête comme la plus importante dans le choix des citoyens !

- Toujours pour cette première question, si le citoyen veut mettre dans ses priorités le fait de privilégier des productions agricoles exempts de produits chimiques, il n’a pas trop de choix ; la seule proposition qui parle de produits biologiques est la suivante : "un choix plus varié de produits organiques".

Le consommateur qui veut mettre en avant les produits issus de l’agriculture biologique cochera cette proposition, mais comment sera-t-elle comprise et analysée ?

Le consommateur veut-il réellement "un choix plus varié de produits organiques" comme il est proposé ? au risque de privilégier des produits biologiques qui viennent de l’autre bout du monde ou qui sont prioritairement produits sous serre, sans lien avec le terroir, le climat ou la culture du lieu de production... Ou le consommateur veut-il plutôt davantage de produits organiques par rapport aux produits dits conventionnels (agriculture raisonnée ou chimique) ? Il aurait fallu une proposition qui aille dans ce sens...
Evidemment les conséquences en terme de choix pour l’avenir de l’agriculture ne sont pas les mêmes.

- Plusieurs questions abordent les subventions. Par exemple à la question 11, "Pour aider les agriculteurs à survivre", 4 réponses sont possibles :
"les produits agricoles devraient être subventionnés"
"Les agriculteurs devraient bénéficier d’une aide directe aux revenus" "Les agriculteurs devraient devenir plus compétitifs sans recevoir de subventions ni d’aide"
"pas d’avis"

Et si le citoyen avait voulu répondre autre chose ?
On pourrait imaginer d’autres propositions :
"obliger à un prix minimum de vente des produits"
"sortir du système de subvention tout en permettant à l’agriculteur de vendre à un juste prix"
"Redonner à l’alimentation la valeur qui lui revient"
"Faire prendre conscience aux citoyens-consommateurs que la production agricole a un coût"
"Empêcher la vente des produits alimentaires à un prix inférieur de leur coût de production"...

Evidemment, que l’Europe prenne l’avis de ses citoyens sur une réforme si importante est primordial ; et il serait dommage de ne pas en profiter pour essayer de remplir le questionnaire au plus proche de ses convictions.
Mais il serait encore plus dommageable que les résultats ne reflètent pas l’avis que ces mêmes citoyens auraient voulu donner.

L’idéal serait donc que chaque personne qui remplit ce questionnaire et qui n’est pas satisfait des réponses proposées puisse envoyer ses critiques (constructives bien sûr ! afin de faire avancer la réforme de la Pac dans le bon sens) à Mme Isabelle DURANT, Vice-présidente du Parlement européen, responsable de l’AGORA (Conférence des citoyens).
Une adresse : isabelle.durant[arobase]europarl.europa.eu


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